MICHAEL McDONALD: Wide Open (2017)
01. Hail Mary (Michael McDonald) 06:52
02. Just Strong Enough (Michael McDonald / Gary Nicholson) 07:58
03. Find It in Your Heart (John Goodwin / Michael McDonald) 05:47
04. Half Truth (Dylan McDonald / Michael McDonald / Grady Walker) 05:42
05. Ain't No Good (John Goodwin / Michael McDonald) 04:26
06. Honest Emotion (Charles Fichtel / John Goodwin / Michael McDonald) 05:32
07. Blessing in Disguise (Beth Nielsen Chapman / Bernie Chiaravalle / Michael McDonald / John Peppard) 05:57
08. Dark Side (Michael McDonald) 05:53
09. If You Wanted to Hurt Me (Peter Leinheiser / Michael McDonald) 05:14
10. Beautiful Child (Bernie Chiaravalle / Michael McDonald / Chuck Sabatino) 06:09
11. Too Short (Russ Bono / Michael McDonald) 05:22
12. Free a Man (Richard Stekol) 06:07
La carte de visite musicale de Michael McDonald est longue et impressionnante. Membre de Steely Dan, clavier-compositeur avec les Doobie Brothers, auteur de nombreuses chansons, il n’avait pas sorti un album depuis Blue Obsession en 2000. Riche de son glorieux passé, il a ouvert son carnet d’adresses et on retrouve sur ce nouvel enregistrement de sacrés pointures : Robben Ford, Warren Haynes aux guitares, Marcus Miller et Willie Weeks à la basse, Branford Marsalis au saxo. McDonald a écrit le matériel de Wide Open sur plusieurs années et a enregistré les morceaux dans son studio de Nashville avec le batteur Shannon Forrest (Faith Hill, Blake Shelton, Tim McGraw, Toto) et un paquet de requins de la capitale de la country. Dans une récente interview le musicien a déclaré que beaucoup de ses textes se référaient à sa décision en 1986, de devenir sobre. L’album aborde beaucoup de genres différents, avec du blues lent dans « Just Strong Enough », qui se clôture par une marche funèbre de la Nouvelle-Orleans, du funk costaud pour « Find It In Your Heart » qui s’appuie sur le groove de Marcus Miller, souligné par une belle partie de wah-wah, « Too Short » est imprégné de rythmes africains. La famille est très présente, avec son épouse Amy Holland qui est dans les chœurs sur »Hail Mary » et son fils Dylan qui a composé « Half Truth » avec une belle introduction à l’harmonica, une chanson lente à la tonalité assez triste. Elle contraste avec « Free a Man » chanson très optimiste composée par Richard Stekol qui clôture l’album. On est dans des univers très éloignés des Doobie Brothers ou de Steely Dan. Michael McDonald a pris le temps pour peaufiner les textes et les musiques et un titre comme « Honest Emotion » est une réflexion très introspective sur les habitudes de vie qui cachent les émotions réelles. Quelques chansons sont des balades, « Beautiful Child » démarre superbement à la guitare acoustique puis la batterie arrive et l’ensemble se construit magnifiquement. « Dark Side » est de la même veine, mais ses chansons, loin d’être mièvres sont magnifiées par la qualité musicale et par la voix de Michael McDonald qui n’a rien perdu de sa beauté et de ses qualités. C’est un disque profondément américain dans le bon sens du terme, un album reflet des grands espaces que la suite et l’agencement des chansons rend tout simplement évident. Je ne suis pas certain que c’était le but recherché, mais c’est en tout cas une sacrée réussite. Et pour un album d’une telle qualité, d’une telle cohérence, dix-sept ans d’attente ce n’est pas cher payé !
Michel Bertelle